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XADA POLITICUS
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19 février 2011

Le colonialisme ne recule jamais !

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Houphouet-Boigny, farouche combattant de la lutte contre l’oppression coloniale, devint en définitive le suppôt du système qu’il haïssait. Gbagbo pense naïvement se trouver en face d’enfants de cœur. Il semble ignorer que ces descendants d’esclavagistes ne reculeront devant rien, pour maintenir le pillage de l’Afrique à leur profit, comme le confirme les propos d’un certain Lagarosse, en 1950, dans le texte ci-dessous.

30 janvier 1950: Fusillade de Dimbokro (Côte d'Ivoire)

À la Libération se forme en Afrique Occidentale Française (AOF), le 18 octobre 1946, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA) avec à sa tête Félix Houphouët-Boigny, député de Côte d'Ivoire. Allié, au Palais Bourbon, avec les communistes, il déclare à son congrès de Treichville de janvier 1949, lutter contre « l'oppression coloniale » et affirme sa solidarité avec le Vietminh et le peuple malgache.

L'administration coloniale avec à sa tête le gouverneur Péchoux (SFIO), suscite des démissions du RDA et crée d'autres partis avec des dissidents. Des incidents éclatent entre ces partis et le RDA. C'est le prétexte pour mettre de nombreux dirigeants du PDCI (Parti démocratique de Côte d'Ivoire, section du RDA) en prison. Plusieurs manifestations demandent leur libération. Le PDCI lance une grève des achats des produits importés et défend les prix légaux payés aux producteurs africains de café et de cacao.

Sous prétexte de défendre la liberté du commerce, les administrateurs coloniaux font intervenir l'armée à Bouaflé le 21 janvier (3 morts), à Dimbokro le 30 janvier (14 morts, 50 blessés), à Séguéla le 2 février (3 morts) et tentent le 27 janvier d'arrêter Houphouët. À Dimbokro, le commandant de cercle fait tirer sur la foule qui manifeste devant sa résidence. Il apparaît que, en dehors des forces de l'ordre, des civils européens ont tiré.

Les réunions du RDA sont interdites par Paris qui voit dans ses événements la main de Moscou. Une commission d'enquête parlementaire, la commission Damas, rédige un rapport qui ne sera jamais présenté par suite d'un désaccord entre commissaires. Ce rapport révèle une manipulation: le RDA n'a pas préparé de soulèvement, mais c'est Paris qui a organisé sa destruction.

Le précédent gouverneur, Orselli, y déclare que le ministre de la France d'Outre-Mer l'a envoyé là-bas « pour supprimer le RDA », il ajoute qu'un forestier, Lagarosse, très écouté à Paris avait déclaré : « La situation ne peut s'arranger ici qu'avec 10 000 morts. » Cependant, quelques mois après, la direction du RDA négociait avec René Pleven, le président du Conseil et François Mitterrand, ministre de la France d'Outre Mer. Le RDA se détache des communistes, et s'allie avec l'UDSR, le parti de Mitterrand. Toutes les sections du RDA suivront, excepté au Cameroun.

Sources : Yves Benot, Massacres coloniaux, La Découverte 1994, page 148-149; Marianne Cornevin, Histoire de l'Afrique Contemporaine, Payot, 1978, page 188-189.

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