LES BOUCANTIERS DE LA REPUBLIQUE
Qui l'eut cru ? Le grand " boucantier" Lucien tapé Doh croupissant au fond d'une lugubre cellule de la M.a.c.a, accompagné des apprentis " boucantier" que sont, Zoungrana, Kili, - And the last but not the least- Amouzou et d'autres. Des boucantiers vraiment généreux, prodigues. Il est vraiment facile de faire le "farot" avec l'argent des autres ! N'importe qui peut offrir des montres de 20 millions de francs CFA, ou de rutilants 4x4 à 40 millions, à la première aventurière venue avec l'argent des autres, comme "Le Grand Boucantier" Tapé Doh et ses apprentis. Il traîne la réputation d'un homme à la main facile, distribuant les liasses de billets à tour de bras. Il fut un temps la proie de toutes les aventurières d'Abidjan. Celles-ci rêvaient du jour où elles pourraient lui mettre le grappin dessus et bénéficier comme certaine de sa générosité. En effet, "Le Grand Boucantier de la république®" aurait l'habitude après une partie de jambes en l'air satisfaisante, de donner un million de francs CFA à ses conquêtes d'un soir pour le...taxi. Une qualité très recherchée par ces dernières.
La maladie incurable du boucantier étant un secret de polichinelle, seul Dieu sait combien de femmes ont reçus la chose en même temps que les liasses de billets. Nous ne pouvons seulement qu'espérer pour elle que le contact ne fut pas nocif. Braver la mort pour quelques billets peut paraître inconcevable aux yeux de tous, mais une nouvelle horde - Les chasseuses de primes qu'on pourrait qualifier de semi professionnelles- qui ont rejoints puis dépassées en talent les prostitués d'Abidjan, le font tous les jours. Elles ont un langage bien sibyllin pour présenter la facture après la prestation : « paies mon taxi ». Pour les autres, c'est le carburant. Alors, le taxi à un million, vous imaginez bien ? Elles feraient n'importe quoi. « Où on ne meurt pas ? » Se défendent-elles. Nous constatons malheureusement que cette horde, composée de toutes les catégories sociales, symbolise l'effondrement et le pourrissement des valeurs morales dans notre pays, chaque femme ayant son prix, à part bien rare celle qui ne sont pas à vendre ou invendables. Certaines ont des problèmes de deux mille francs quand d'autres en ont de deux millions, voire de vingt. Celles qui roulent en Mercedes n'ont pas les mêmes problèmes que celles qui se déplacent en Gbaka. Semi professionnelles, se prostituant à l'occasion ou selon le niveau social de la proie, elles avancent masquées et sont issues d'horizons divers. On y trouve donc de tout : des épouses, des étudiantes, des cadres supérieurs, des chômeuses en quantité, des élèves et même d'ex ministre etc. etc.
SNEDAI, ECOBANK, COBACI et les passeports biométriques. Ces noms d'entreprises cachent une bien étrange magouille orchestrée par un très proche de Gbagbo. Tout cela sent la privatisation de l'état au profit de personnes parfaitement identifiées. L'état construit à grand frais des antennes des impôts dans tous les quartiers d'Abidjan, qui auraient très bien pu vendre les timbres des passeports et éviter le sur-coût lié aux banques privées qui ne font pas de philanthropie. La confection du permis de conduire à lui été aussi privatisée. Chose hallucinante, il est demandé aux ivoiriens de payer dix mille francs CFA pour l'authentification de l'ancien permis pour permettre la délivrance du nouveau. L'état de Côte d'ivoire à travers ses dirigeants, demande au peuple de payer dix mille francs parce que ses fonctionnaires sont incompétents et corrompus. Ils seraient donc incapables de reconnaître un document qu'ils ont eux-même délivré. Il faut donc payer pour une prétendue "authentification". Quelle escroquerie !!! La question que l'on est en droit de se poser : Ce nouveau permis est-il vraiment indispensable dans cette période de crise ? Ces gens-là ne travaillent pas pour le peuple, mais contre celui-ci. Il serait temps qu'ils dégagent et laissent la voie aux vrais patriotes. Ceux qui aiment vraiment leur pays et leurs concitoyens. Mais où est donc notre JR ? Que fait donc Mahadou ?
Autre fait assez marquant, la garde à vue du chauffeur d'un homme d'affaire bien connu dans des affaires de magouilles immobilières. Mais cette fois, le larron serait innocent de tous actes délictueux. Son véhicule a été emboutit par l'arrière par un autre véhicule à bord duquel se trouvait la fille du ministre Fpi Oullaï. Jusqu'à preuve du contraire et selon le code de la route, emboutir un autre véhicule par l'arrière est une faute, mais dans les républiques bananières et cacaoyères, là où le vice est la vertu et la vertu le vice, tout est possible. Les coupables ont osés réclamer un dédommagement aux victimes. De quoi se retrouver propulsé plus de vingt ans en arrière sous la dictature du "Sylli national" où les dignitaires du régime lorsqu'ils renversaient un piéton, réclamaient à la famille de la victime sous peine d'emprisonnement -au tristement célèbre camp Mamadou Boiro- la réparation de leur Daimler, parce que leur enfant avait osé se trouver sur leur chemin.
Le Fpi compte en son sein de bien étranges socialistes, méritent-ils encore ce qualificatif ? Je ne le pense pas, car leurs actes font penser à tout sauf au socialisme. Ils peuvent encore être de bons socialistes. Pour cela ils n'ont qu'une chose à faire : rendre l'argent qu'ils ont volés et celui qu'ils sont en train de voler à travers des opérations du genre SNEDAI qui n'ont rien de propre. Nombreux au Fpi sont ceux qui ont participé aux festins des "boucantiers". Cela explique certainement le ballet des dirigeants à la M.a.c.a. Paniqués à l'idée d'être cités pendant le procès, ils prennent des garantis auprès de leurs généreux gourous du genre : « Pardon ! Faut pas dire mon nom ».
Ce pays est pourri jusqu'à la moelle. La justice est pourrie, les juges sont pourris et rendent l'injustice et non la justice. La police est pourrie, les policiers, gendarmes et militaires volent, braquent et escroquent. L'administration dans son ensemble est pourrie, les mentalités sont pourries. A force de vivre dans cette puanteur dégagée par toute cette pourriture, on ne s'en rend plus compte et on finit par trouver normales des situations ubuesques, délirantes, dignes des pires films d'épouvantes. Tout cela n'est pas dû seulement à l'homme blanc. Cessons de l'accuser et regardons nous franchement dans la glace. Nous ne serons pas fières, car les égorgeurs de Bouaké n'étaient pas blancs même s'ils étaient soutenus par certains d'entre eux.